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Chapitre 4 : Le hangar



Il était onze heures, Léonie se trouvait devant son ordinateur. Elle cherchait tous les hangars à proximité de cours d'eau...et il y en avait beaucoup. Où pourrait elle bien aller ? Le téléphone sonna. - Allô. - Léonie ? La voix était très faible, elle avait dû mal à entendre. - Oui. Qui est-ce ? Personne ne répondit. - Allô ? Demanda-t-elle avec impatiente. Elle n'avait pas que ça à faire. Un nombre incroyable de hangars l'attendait. - C'est la mère de Clara. Elle est à l'hôpital. Je voulais te prévenir. Léonie tenait fermement le combiné et pourtant ses mains continuait de trembler. - A l’hôpital ? Léonie fut elle-même surprise du ton calme de sa voix. - Oui. Si tu veux venir c'est à .... Léonie n'entendit pas la suite. Était-ce à cause d'elle ? Elle était chez Clara la veille, tout allait bien. Pourquoi serait-elle à l’hôpital ? Elle avait raccroché le combiné sans s'en rendre compte. Ses jambes avaient du mal à la maintenir debout. Soudain, Léonie sursauta et se retourna collant le dos au mur. Il n'y avait personne. Elle était pourtant sûre d'avoir sentit un souffle près de son oreille. Clara était allongée sur un lit blanc. Les yeux clos, elle paraissait tellement faible. Léonie trouvait ça bizarre. Clara n'avait aucune faiblesse, alors la voir comme ça.... - Ça va ? - Hum.... qu'est ce qu'il s'est passé ? - Elle rentrait de l'escrime et a surpris un cambrioleur. Elle s'est fait assommée par derrière. Léonie se tourna. Ça n'avait aucun sens. Elle regarda Nicole. Ses cheveux noirs tombaient sur ses épaules. Elle enleva ses lunettes et s’apprêta à les nettoyer. Elle arrêta son geste et leva ses yeux marrons vers Léonie. - Quoi ? Pourquoi tu me regarde comme ça ? - Elle a surpris un voleur et a été assommée par derrière ? - Oui. - Et il a fait ça comment ? - Hein ? - Bah oui...Elle peut pas l'avoir surpris et être frappée par derrière. Logiquement il était devant. - Bah ils étaient deux. Que veux tu que je te dise ? Je répète ce que ses parents m'ont dit. Léonie reporta son attention sur Clara. Elle vit un morceau de papier sur la table de chevet. Curieuse, elle le prit. Il y était écrit l'adresse d'un hangar. Elle regarda Clara puis la feuille. Malgré tout ce que Clara avait pu dire, elle avait quand même chercher. Léonie ferma les yeux, respira lentement et rouvrit le yeux. Elle allait découvrir le fin mot de cette histoire. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Sur la route du hangar, Léonie se posait des questions. Qu'est ce qui pouvait être si important pour qu'il y est un mort et une blessée ? Elle avait passé toutes les possibilités en revue. Elle était sûre que Clara avait été blessée à cause de la cassette. Il y avait donc d'autres personnes à la recherche de cette fameuse clé. Que pouvait bien être cette clé ? Le code d'un coffre fort emplie d'argent ? Les chiffres gagnant du Loto ? A moins que ce ne soit qu'une clé ? Léonie secoua la tête. Ça ne servait à rien de réfléchir à ça maintenant. Elle y pensera quand elle l'aura trouvée. Elle s'arrêta devant un grillage fermé par un cadenas. Comment entrer ? Elle vit un trou un peu plus loin. Elle se faufila à travers et se retrouva de l'autre côté. Elle vit une grande étendue d'herbe limitée par une ligne d'arbres et...rien d'autre. Où pouvait bien être ce hangar ? Elle tourna la tête de tout côté et vit une silhouette près des arbres. Elle la fixa, elle lui semblait familière. Elle s'approcha . Mais oui, c'était celle qui tournait dans son salon. Léonie cligna des yeux pour être sûre de ne pas rêver. Elle s'approcha d'elle. Quand elle arriva à quelques mètres de la jeune femme, celle-ci disparue. Léonie s'arrêta net. Elle tourna la tête au cas ou elle apparaîtrait à un autre endroit mais non. Était-elle en train de devenir folle ? A cette pensée, elle vit une lumière à travers les arbres. Elle avança vers elle. Lentement, de peur que celle -ci disparaisse. Elle arriva devant un immense hangar. Devant l'entrée se trouvait un jeune homme pas plus âgé qu'elle devant un feu. Elle s'approcha de lui. Il ne la remarqua pas, obnubilé par les flammes. Il tendit une main pour les toucher et se ravisa au dernier moment. - Que veux tu ? Léonie sursauta. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il s'adresse à elle. Il avait une voix douce et calme. Il chuchotait presque. Elle s'accroupit en face de lui. Il avait les cheveux bruns et les yeux verts. Comme les chats, pensa-t-elle. - Que fais-tu ? - Ça ne se voit pas. J'essaye de lui parler. Léonie du lire sur ses lèvres pour comprendre. Sa voix s'était éteinte au dernier mot. - De lui parler ? A qui ? - A lui bien sur. Sa voix était plus forte. Il désignait le feu devant lui. - Mais il ne m'écoute pas. J'ai beau lui parler, je n'ai aucune réponse. Un sourire se forma sur les lèvres de Léonie.Elle était un pirate et lui parlait au feu, chacun ses problèmes. Le jeune homme se pencha sur les flammes et commença à marmonner. Léonie ferma les yeux. Peut-être que le feu lui répondra si elle ne voit pas. Mais derrière ses paupières closes, le visage de Clara apparut. A cette image, Léonie reçut une décharge électrique. Elle n'avait pas le temps de parler au feu. Elle se leva d'un bond et se dirigea vers le hangar. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Ça faisait vingt bonnes minutes qu'elle était là et rien du tout, elle ne voyait rien du tout. La lampe torche qu'elle avait amenée ne lui servait pas à grand chose. Les ténèbres étaient si dense qu'elles avalaient littéralement le peu de lumière que Léonie leur offrait. Elle avait plusieurs fois failli se casse des membres à force de trébucher sur tout ce qui traînait par terre. Il y avait n'importe quoi, des morceaux de bois aux cadavres d'animaux. Pour l'instant elle n'avait marcher que sur une souris morte, elle redoutait la suite. Léonie avançait à l'aveuglette. Que devait elle trouver dans ce hangar ? Si c'était des souris morte elle ferait marche arrière... ou pas. Après tout ce ne sont que de la chair et du sang. Elle tentait de se concentrer sur ce qu'elle devait trouver pour faire abstraction de l'environnement. Elle aurait juré que des choses ce cachaient dans le noir. Elle continuait d'avancer dans le petit îlot de lumière. Au bout d'un moment, elle se retrouva devant un escalier. Certaines marches manquaient, de ce qu'elle pouvait voir. Elle posa la main sur la rampe, elle n'avait pas l'air très solide. Léonie réfléchie, devait-elle monter au risque de se tuer sur cette parodie d'escalier ou faire demi-tour? Plongée dans ses pensées, elle n'entendit les pas s'approcher, lentement. La silhouette s'approchait de plus en plus. La distance entre elle et Léonie diminuait dangereusement. La silhouette leva une main et... ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Léonie se retourna, sa lampe torche levée, prête à frapper l'inconnu; cependant la peur lui avait rendu les mains moites et la lampe glissa de ses mains pour atterrir loin d'elle. Elle leva les yeux vers son agresseur et poussa un soupire de soulagement, ce n'était que le jeune homme du feu. Léonie en fut tellement soulagée qu'elle se mit à rire. - Il y a quelque chose de drôle ? - Hein.... non. Absolument rien. Léonie reprit son sérieux et ramassa sa lampe, elle se figea. Comment se faisait-il qu'elle voyait aussi bien ? Elle releva les yeux vers le jeune homme et vit qu'il tenait une torche. Les flammes illuminait son visage, faisait ressortir ses yeux verts. - Quelque chose ne va pas ? J'ai pas l'habitude qu'on me dévisage autant. Léonie se reprit et détourna les yeux. Son cœur battait vite, trop vite. Elle avait été si effrayée que ça ? Ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait, Léonie mit ses pensées de côté et fixa de nouveau l'escalier. Fallait-il monter ou non ? - Monte. - Quoi ? - Tu veux monter ? Alors monte. - Il m'a pas l'air très solide... - Il suffit de faire attention. Le jeune homme passa devant elle et commença à grimper l'escalier qui se mit à trembler ; il s'arrêta et se tourna. Léonie n'avait pas bougé. - Allez. Viens. Fais moi confiance. Il lui tendit une main que Léonie hésita à prendre. Pourquoi lui ferai-t-elle confiance ? Elle ne le connaissait même pas. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Il y avait trois pièces à l'étage, totalement vide, Léonie commençait sérieusement à désespérer Ils avait fouillé les pièces de fond en comble sans rien trouver, à part de vieilles factures jaunies. Cette chasse à la clé devait être une plaisanterie. Ils s'apprêtèrent à descendre l'escalier quand le jeune homme lui pris la main, il la guida en esquivant les marches branlantes. Léonie sentit le rouge lui montait aux joues. Rougir parce qu'un garçon lui tenait la main, c'était totalement stupide ! Arrivée en bas des marches, Léonie était tellement perdue qu'elle arracha sa main de celle du jeune homme. Il la regarda et afin de détourner l'attention, elle demanda : - Comment tu t'appelle ? On a visité cette endroit et je ne connaît même pas ton nom. - En ce moment ? Je n'ai pas encore décidé. - Tu n'as pas décidé ? Tu n'as pas de nom ? - Si j'en ai plusieurs. Je le change au gré de mes envies. Léonie le regarda dans les yeux, essaya de deviner s'il se moquait d'elle ou s'il était sérieux. - Et toi ? - Léonie. Il eu un petit sourire. Léonie se sentit embarrasser et eut la sensation de devoir se défendre. - C'est pas moi qui l'ai choisi. - Mais je n'ai rien dit. - Peut-être mais tu l'a pensé tellement fort que je l'ai entendue. Il rigola et Léonie fut complètement envoûtée ; son rire était comme sa voix, mélodieuse. Elle avait une folle envie de le prendre dans ses bras. Léonie se figea ; avait-elle vraiment pensé ça ? Elle secoua la tête, elle était en train de la perdre, il n'y avait aucune autre explication. Il s'arrêta de rire et s'approcha de l'oreille de Léonie. - Appelle moi comme tu le souhaitera, Léonie. Quand il prononça son nom, Léonie ressentit un frisson, ses jambes tremblèrent. Ce ne pouvait être vrai, elle était en train de tomber amoureuse. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Léonie regardait le ciel, elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle ne l'avait pas vu. Elle consulta sa montre et se rendit compte que ça ne faisait que deux heures qu'elle se trouvait à l'intérieur du hangar. Elle jeta un coup d’œil à Alban, ce jeune homme lui faisait perdre la notion du temps, il était trop dangereux pour elle. Il se tourna vers elle et lui posa la main sur l'épaule. Léonie fit de son mieux pour garder son calme. - Au fait, qu'est ce que tu cherchais à l’intérieur ? - Je sais pas. Je fait une chasse aux trésors et un indice devait se trouver ici. Normalement. - Un indice ? - Oui. Le problème c'est que ça peut être n'importe quoi. A part ce qu'il y a à l’intérieur. - Et ça, ça pourrait être l'indice que tu cherches ? Alban mis la main dans la poche de sa veste et en sortit une lettre. Complètement noire. Sous les rayons du Soleil, on aurait dit du velours. - Ou as-tu trouvé ça ? - Juste à l'entrée, elle était scotchée à la porte. Alban lui tendit la lettre et Léonie la saisit. A l'entrée ? L'indice était à l'entrée ? Elle avait passé deux heures dans le noir pour rien ?! Elle ouvrit la lettre et un objet tomba dans sa main. Une clé, elle avait réussi. Un large sourire apparu sur son visage, elle avait enfin trouvé La clé. - C'était trop facile. - Tu cherchais une clé ? - Oui, et ça y est, j'ai réussi. Ça n'a pas été très dure. Léonie regarda la clé sous toute les coutures. En effet, ça avait été facile, trop facile. Clara n'avait pas été attaqué pour une clé dans une enveloppe, si ? - Je ne pense pas que tu as terminé. Léonie le regarda, Alban tenait une photo en noir et blanc montrant une maison devant lequel était posé un panneau « à vendre ». - Qu'est ce que c'est ? - Je l'ai trouvée à l'intérieur. - Il faut se rendre à cet endroit ? - Logiquement. Léonie leva la tête vers le ciel, il était clair, pas un nuage. Elle regarda sa montre, seize heures ; il ne lui restait plus beaucoup de temps si elle voulait prévenir Clara de sa trouvaille. Elle avait bien le droit d'être mise au courant après ce qu'il lui été arrivé. - Bon, il faut que j'y aille. Elle leva la tête pour voir une dernière fois le visage de Alban. Le reverra-t-elle ? Au moment où leur regard se croisa, Alban se pencha sur Léonie et posa ses lèvres sur les siennes. Elle voulut reculer mais il la prit dans ses bras afin qu'elle ne puisse pas se dérober à lui. Léonie céda et se laissa faire. Alban recula et leur lèvres se détachèrent. Ça n'avait duré que quelques secondes mais pour Léonie c'était déjà beaucoup trop long. Ils se regardèrent dans les yeux un instant puis Alban se retourna et marcha droit devant lui. Léonie le regarda s'éloigner et quand il fut assez loin, elle se retourna à son tour et prit le chemin du retour. Au bout d'un moment, elle s'arrêta et toucha doucement ses lèvres. Avait-elle rêvé ? Qu'importe, elle sourit discrètement et se remit en marche.

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