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Chapitre 4



Je m'assis sur la chaise en face de lui et le regardai longuement.


- Je peux savoir pourquoi tu me fixe comme ça ?

- Voudrais-tu bien mettre ce t-shirt s'il te plaît ?

- Hum... ça te dérange tant que ça de voir mon corps.


Il se leva et s'approcha de moi. Oui ! Ça me dérangeais de voir son corps et d'aussi près ! Je fis pivoter la chaise pour ne plus l'avoir en face de moi. Je commençais à avoir chaud, je savais que j'étais rouge comme une tomate sans même me regarder dans une glace. Il resta un instant devant moi sans bouger, je sentais ses yeux posés sur moi. Je savais qu'il attendait une réaction de ma part, mais je n'étais pas assez cruche pour la lui donner. Je trouvais qu'il avait joué trop longtemps avec moi.

Après un moment, il se détourna de moi, prit le t-shirt et l'enfila. Je me remis face à lui, plus rien ne me gênait. Il se rassit sur le lit et me regarda.


- Alors tu es d'accord ?


Je le regardai, surprise. De quoi est-ce qu'il parlait ?


- D'accord ?


Il me lança un sourire éblouissant.


- Je savais que tu diras oui.


Il me dit cette phrase et s'allongea sur mon lit. Je ne savais pas ce que j'avais accepté mais je ne supportais pas qu'il prenne ses aises comme ça ! Je me levai de ma chaise.


- Qu'est-ce que tu fais ?

- Bah je m'allonge. Je suis fatigué, j'ai passé une journée épouvantable.

- De quoi ?!


J'étais abasourdie. Une journée épouvantable ?! Et moi alors ? J'avais aussi passé une journée épouvantable. Le "mystère" qui m'a surprise, le couple bizarre, le vieil homme qui m'insulte sans raison et LUI, surtout lui. Qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça ? Ma vue se brouilla, des larmes commencèrent à perler. J'en avais marre. Et je n'avais personne sur qui me reposer, mes parents m'avait laissé. Je m'accroupis et me mis à pleurer. Je n'en pouvais plus, c'était trop, beaucoup trop pour moi. Je sentis une main se poser sur mon épaule, ça m'énervai encore plus. Pourquoi devait-il me consoler ? Ce n'était pas de lui dont j'avais besoin. Il me prit dans ses bras et me berça, je sentis son odeur et pleurai de plus belle.

Je me calmai, les larmes s'arrêtèrent mais il ne me lâcha pas. J'attendais qu'il se décide mais comme il ne bougeait pas, je m'écartai.


- Je suis désolée je t'ai mouillé.

- Ça ne me dérange pas.


J'essayai de me lever mais mes jambes se dérobèrent sous mon poids. J'étais incapable de me mettre debout. Je me sentais déjà assez frustré et mes jambes avaient décidé de faire grève. La soirée avançait de mieux en mieux. Je m'énervai contre moi-même quand je me sentis décoller du sol. Il me portait dans ses bras, comme une princesse. Si ça avait été un prince charmant je n'aurais pas refusé mais là j'avais juste envie de crier. Et pourtant, je ne pouvais rien faire, absolument rien. Je lui lançai un regard noir et il me répondit avec son sourire. Je n'avais plus qu'à me résigner. Il descendit les escaliers et me déposa sur le canapé du salon. Je n'avais pas dit un mot. Je ne dirais plus rien. C'était fini, il ne pouvait plus jouer avec moi. Il s'assit à mes côtés en gardant une distance raisonnable. S’il avait été plus près je lui aurai arraché les cheveux !


C'était incroyable à quel point je ne me croyais pas. Comme si j'étais capable de faire ça. Franchement, je l'aurais fait plus tôt sinon. Je n'étais pas moi-même quand il était près de moi. Je n'arrivais plus à penser ou à réagir comme d'habitude. Quelque chose clochait mais je ne savais pas quoi et ça me rendais dingue.

On était assis depuis 10 bonnes minutes. Il n'avait pas ouvert la bouche et moi j'avais décidé de ne pas faire le premier pas. Pourquoi devrais-je sympathiser avec un type dont je ne connaissais même pas le nom ? Quand j'y pensais, il m'avait réconforté, porté et je ne savais même pas comment il s'appelait. Enfin lui non plus ne connaissais pas mon nom, mais ce n'était pas une raison suffisante. Pas pour moi en tout cas. Je lui jetai un coup d'œil, il regardait droit devant lui sans bouger, je ne le voyais même pas respirer. Je savais que je ne devais pas parler la première mais on pouvait considérer ça comme une exception, n'est-ce pas ?


- Ça va ?


Il ne me répondit pas. Il continuait de regarder devant lui, j'avais l'impression qu'il n'était plus là. Il me donnait la chair de poule. Il n'était pas mort au moins. Comment aurais-je pu expliquer ça à mes parents ?

Je posai ma main sur son bras, le sentis frémir sous mes doigts mais il ne bougea toujours pas.


- Tu es toujours là ?

- .....

- Tu es mort ?


Je ne sais pas ce que j'aurai fait s'il m'avait dit oui, mais je posais quand même la question. Par principe.


- .....


Aucune réponse. Très bien j'allais pouvoir me lâcher.


- Bon ! Tu sais que tu es bizarre. J'ai passé une journée horrible. Je n'ai pas arrêté de regarder derrière moi tout la journée. J'avais peur que le mys.... Ton cousin me demande des comptes. Qu'aurai-je pu répondre ? Je faisais ça par pure curiosité scientifique. Je me demandais s'il était possible de rester percher sur ce mur toute la journée sans bouger. Comme je le pensais la réponse était non. Mais j'ai eu ce résultat au péril de ma vie, j'ai été surprise en pleine expérience. J'ai eu la peur de ma vie. Mais ça ne suffisait pas. Non. J'ai eu l'impression d'être suivie. J'ai passé la soirée avec une casserole en main puis un couple sortit de je ne sais où me pose des questions sur ton cousin. Comme par hasard. Que voulais tu que je réponde ? Bien sûre que non je ne le connais pas. Comme si j'allais dire oui. Et quand j'ai enfin l'impression d'être un peu en sécurité, tu sors de mon armoire ! Pourquoi être entrer dans mon armoire ? En plus tu t'installes comme si tu étais chez toi et je ne sais même pas ton nom. Et le plus bizarre dans tout ça, c'est que ça ne me dérange pas alors que je devrais être en train de t'assommer et d'appeler la police !


Je repris ma respiration, j'avais parlé sans respirer mais je me sentais plus légère. Ça m'avait fait un bien fou de tout déballer, de dire ce que j'avais sur le cœur. Je me rassis confortablement sur le canapé et fermai les yeux. Je pensai à mes parents et à ce qu'ils penseraient s'ils me voyaient. A ce que je faisais ou plutôt à ce que je ne faisais pas. Malgré ça, je me sentais bien. J'avais dit tout ce que je voulais. Le seul problème était lui. Il ne réagissait toujours pas. Je le regardai et vis sa bouche se fermer. Il avait parlé mais je n'avais rien entendu.


- Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ?

- Adam Cramer.


Il se tourna vers moi et me regarda avec ses yeux marrons qui me donnaient des frissons.


- Mon nom. C'est ce que tu voulais savoir.

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