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Ces beaux yeux verts

Dernière mise à jour : 18 oct. 2022


Ses mains sur les miennes, son corps collé au mien. Nos doigts entrelacés. Son regard perçant. Ses beaux yeux verts qui ne me quittent pas, qui scrutent chaque partie de mon visage et s’attardent sur ma bouche. Je sens son désir couler sur moi, sa respiration saccadée. Il se retient, apprécie chaque parcelle de ma peau. Ses longs cheveux blonds tombent sur mon visage comme un rideau, nous coupent du monde. Il n’y a plus rien, juste nous deux. Il se rapproche, je ne vois que ses beaux yeux verts.


Il est trop proche. Ça ne me plait pas, mais je n’ai pas le choix. Je ferme les yeux et sens ses lèvres sur mon front, mes joues, mon cou. Il détache ses mains des miennes et descend le long de mon corps. Il goûte chaque partie de moi. Ses doigts caressent mes bras, mon ventre, mes jambes. J’ouvre les yeux et le regarde, son visage caché par ses cheveux qui me chatouillent à chacun de ses gestes. Je veux tout de lui et en même temps rien. Je veux qu’il continue et je veux prendre sa tête entre mes mains pour continuer à me noyer dans ses beaux yeux verts. Rien d’autre ne compte pour moi.


Il descend plus bas. Une décharge électrique me parcourt le corps. La peur s’incruste en moi par petite vague. Il ne remarque rien, ne s’arrête pas. Ses mains caressent mes cuisses, mon ventre. Elles me touchent partout sans s’arrêter. Ses cheveux me picotent le bas ventre. Je n’arrive plus à penser. La peur se fait plus forte, plus violente, je ne peux plus bouger. Je n’arrive plus à respirer. Il lève les yeux vers moi, se rapproche de mon visage.


Ses beaux yeux verts.


La peur s’envole, le désir prend le dessus. Ses mains ne s’arrêtent pas, papillonnent puis s’insinuent en moi. Ma respiration devient saccadée. Il prend ma main et entrelacent nos doigts. Il se penche et pose ses lèvres sur les miennes. Pudiquement puis de plus en plus violemment. Au fur et à mesure que ses doigts accélèrent, son baiser se fait plus profond. Les yeux fermés, je cherche de l’air sans y arriver. Puis il se détache de moi. Je regarde ses beaux yeux verts embués par un désir sauvage.

Tout à coup, un vide en moi. Ma respiration se fait plus lente. Une lueur bestiale traverse son regard et une douleur intense me transperce le corps. Mes doigts se crispent, il bloque mon visage pour m’obliger à le regarder.


Ses beaux yeux verts.


Je ne pense à rien d’autre qu’à ses beaux yeux verts. Plus rien ne compte. Je desserre les doigts et caresse sa joue. Il me manque. Il est là mais il me manque. Je ne veux pas le perdre. Il pose ses lèvres sur les miennes et je passe mes bras autour de son cou. Une douleur me parvient, atténuée comme si j’en rêvais. Je n’y fais pas attention. Je veux juste qu’il reste là. Ses lèvres sur les miennes, sa langue s’insinuant dans ma bouche, caressant l’intérieur. Il détache ses lèvres encore une fois. Je ne le quitte pas des yeux. Je repousse des mèches qui m’empêchent d’admirer ses beaux yeux verts. Je tends les doigts et les caresse. Je les veux, qu’ils soient à moi.


Ces beaux yeux verts.

Il est en moi. Il se crispe et ferme les yeux. Non ! Il n’en ait pas question. Je le pousse et me retrouve sur lui. Il est toujours en moi. Je me penche vers son visage. Mes doigts caressent ses joues. Une lueur apparait dans son regard. Je les veux.


Ces beaux yeux verts.


Sans le quitter du regard, j’enfonce mes doigts dans ses yeux. Il cri, bouge et tente de me repousser. Ils sont à moi. Je les aurais.


Ces beaux yeux verts.


Ses longs cheveux étalés sur les draps prennent une teinte plus foncé au fur et à mesure que le sang coule le long de ses joues. Je prends ses yeux entre mes doigts et les sors de leur orbite. Enfin.


Mes beaux yeux verts.


Enfin. Ils sont à moi. Je me détache de lui. Le sang coule le long de son visage, ses yeux ouverts sur deux orbites vides. Je prends le couteau près du lit et l’enfonce jusqu’à la garde dans son cœur et l’enlève. Le sang gicle puis coule sur son torse et les draps. Je n’ai pas le choix. Ces beaux yeux verts sont à moi et à moi seule. Personne ne pourra me les prendre.

Le vent s’engouffre dans la chambre, fait bouger les draps et les cheveux blonds imbibés de sang. Elle est assise par terre, les yeux entre ses doigts, un sourire aux lèvres. Le vent tourne autour d’elle, la caresse comme une enfant, pénètre sous sa robe et la fait frissonner. Il sort par la fenêtre et entame sa mélodie. Il est heureux sous ce beau ciel étoilé. La nuit règne et le vent prend sa place. Il tourne, s’envole, fait trembler les feuilles et les branches, l’herbe et les fleurs. Tous ont peur de lui. Le vent chante sa mélodie pour sa prochaine victime.


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